Explication scientifique des NDE

Existe-t-il une explication scientifique pour les NDE?

Nous avons vu dans le chapitre « qu’est-ce qu’une NDE » que la science s’est intéressé aux NDE, dont la prévalence (15% de la population) est aussi importante que la dépression

Les recherches sur les expériences de mort imminente (NDE) ont commencé au XIXème siècle. Des médecins et des scientifiques ont commencé à documenter les récits de personnes qui avaient été proches de la mort et qui avaient eu des expériences étranges et inexplicables. Dans les années 1970, le Dr Raymond Moody a publié un livre populaire intitulé « Life After Life » (La vie après la vie), qui a décrit des dizaines de cas de personnes qui ont rapporté des NDE. Ce livre a suscité un grand intérêt public pour les NDE, et a également conduit à des recherches plus formelles sur le sujet.

Les premières études sur les OBE et les EMI ont été principalement basées sur des cas cliniques et des témoignages de patients ou de témoins oculaires. Les médecins et les chercheurs ont commencé à recueillir des récits de personnes ayant vécu des expériences hors du corps pendant des situations de crise médicale, telles que des arrêts cardiaques ou des opérations chirurgicales.

Travail de Frederic W.H. Myers :


Frederic W.H. Myers, un psychologue et chercheur du XIXe siècle, est l’un des premiers à avoir étudié les expériences hors du corps et les phénomènes apparentés. Il a utilisé des méthodes qualitatives pour recueillir et analyser des récits d’expériences anecdotiques de personnes ayant vécu des OBE et des EMI. Son travail a jeté les bases pour d’autres recherches dans ce domaine.

Les travaux de Robert Crookall :


Dans les années 1960, Robert Crookall, un ingénieur britannique, a mené des recherches approfondies sur les OBE et les EMI. Il a étudié des cas documentés et a développé des questionnaires pour collecter des récits d’expériences auprès du grand public. Ses études ont été publiées dans des livres tels que « Out of Body Experiences: A Fourth Analysis » et ont contribué à accroître l’intérêt pour ces phénomènes.

Études médicales et scientifiques :


Dans les années 1970 et 1980, les expériences hors du corps et les expériences de mort imminente ont commencé à susciter un intérêt croissant dans la communauté scientifique. Des médecins et des chercheurs ont mené des études cliniques pour enquêter sur ces expériences chez les patients en situation de crise médicale. Cela a conduit à une meilleure compréhension des contextes dans lesquels ces expériences peuvent se produire.

Voici quelques études publiées dans des revues médicales à comité de lecture :

L’étude en cours depuis 2021 AWARE
L’étude de 2018 menée par le Dr Eben Alexander
L’étude de 2001 menée par le Dr Bruce Greyson
L’étude de 1982 menée par le Dr Raymond Moody
L’étude de 2010 menée par le Dr Jan Holden

ou encore

L’étude de Pim Van Lommel dans le Lancet

Méthodes d’imagerie cérébrale :


Avec l’avancée des techniques d’imagerie cérébrale, telles que l’IRM fonctionnelle, les chercheurs ont pu étudier l’activité cérébrale pendant les OBE. Ces études ont contribué à identifier certaines régions cérébrales impliquées dans ces expériences et à mieux comprendre les mécanismes neurobiologiques possibles.

Depuis lors, des chercheurs de différentes disciplines, comme la médecine, la psychologie, la neurosciences et la spiritualité, ont mené des enquêtes et des études sur les NDE, en utilisant des méthodes diverses, comme l’analyse de témoignages, les études de cas, les expériences de laboratoire, l’évaluation des témoignages de personnes ayant vécu des NDE, les études de population.

Des recherches récentes sur les NDE ont mis en évidence les mécanismes potentiels liés au cerveau qui pourraient expliquer certaines des expériences couramment rapportées, tels que la production d’hallucinations, des expériences de visions et une sensation de décorporation. Mais il reste des aspects de l’expérience NDE qui ne sont pas encore expliqués par ces hypothèses. Voici quelques exemples de témoignages de NDE qui font penser à une séparation de l’esprit et du corps, et qui pourraient être considérés comme étant particulièrement convaincants :

  • Des récits de personnes qui ont été témoins d’événements médicaux importants tels que des opérations chirurgicales, des procédures médicales, et des accidents, qui ont rapporté avoir vécu des expériences de sortie de corps, ou avoir vu leur propre corps de l’extérieur, et ont été en mesure de décrire des détails de ces événements qui ont été vérifiés ultérieurement comme étant exacts.
  • Des récits de personnes qui ont été en mesure de percevoir des choses qui se passaient à des distances éloignées, comme des conversations ou des événements, pendant qu’elles étaient inconscientes ou dans un état de mort clinique, et qui ont été en mesure de vérifier ultérieurement que ces perceptions étaient exactes.
  • Des récits de personnes qui ont été en mesure de rapporter des détails sur des événements qui se sont produits dans des endroits où elles n’auraient pas pu être physiquement présentes en raison de leur état de santé ou de leur emplacement.

Explications neurophysiologiques de la NDE?

Les tentatives d’explications neurophysiologiques des NDE sont encore très peu satisfaisantes.

Et l’élément le plus troublant est le nombre de témoignages de visions hors du corps, dont le récit par l’expérienceur alors qu’il était en mort clinique ou dans le coma, a été corroborée par les protagonistes de la scène

Selon Greyson, «aucun modèle physiologique ou psychologique en soi n’explique toutes les caractéristiques communes des NDE. La survenue paradoxale d’une conscience lucide accrue et de processus de pensée logiques au cours d’une période de perfusion cérébrale avec facultés affaiblies soulève des questions particulièrement troublantes pour notre compréhension actuelle de la conscience et de ses relations avec la fonction cérébrale. Un sensorium clair et des processus de perception complexes pendant une période de mort clinique apparente remettent en cause le concept selon lequel la conscience est localisée exclusivement dans le cerveau. « 

La NDE, une hallucination?

Les hallucinations sont définies comme des perceptions sans objet. Elles sont le plus souvent illogiques, fugaces, bizarres et / ou déformées. A l’inverse, les NDE sont logiques, ordonnées, claires et compréhensibles.

De plus les personnes ont tendance à oublier leurs hallucinations, comme les rêves, alors que la NDE laisse un souvenir clair et vivace. Ainsi, le Pr Eben Alexander, neurochirurgien ayant eu une NDE déclare qu’il s’en « souvient à 100% plusieurs années après ».

Dans cet article, les auteurs estiment que « Le souvenir de cette expérience, décrit comme étant particulièrement vif et riche en détails, comporterait davantage de caractéristiques phénoménologiques (détails visuels, détails sensoriels, vivacité du souvenir, émotions associées,…) que les souvenirs d’autres événements réels et imaginés »

Une réaction du cerveau à l’anoxie?

On pensait auparavant que le cerveau manquant d’oxygène avait 3 minutes avant de développer des lésions irréversibles voire d’arrêter de fonctionner. En fait il apparaît que ce n’est probablement pas le cas et qu’un cerveau anoxique pouvait avoir une vague de dépolarisation des neurones plus de 3 minutes après l’anoxie. La NDE est-elle alors une production cérébrale en cas d’anoxie? Cette vague de dépolarisation pourrait-elle activer les zones cérébrales et créer des visions? En fait il est peu probable qu’une vague de dépolarisation parcourant l’ensemble des zones cérébrales puisse provoquer des hallucinations. Le fonctionnement cérébral est constitué d’activations coordonnées des zones cérébrales, « s’allumant » et « s’éteignant » en alternance ou ensemble. Une vague de dépolarisation ne traduit probablement qu’un dernier soubresaut des neurones, laissant entrer des anions ou sortir des cations lors de leur mort. Par ailleurs, de nombreux cas de NDE survenaient en dehors de l’anoxie.

Les partisans d’une explication neurobiologique pensent qu’une «désinhibition corticale» par vague de dépolarisation provoquant une activité cérébrale intense (et incontrôlée) peut expliquer la vision des tunnels et des lumières. Dans le même temps, la libération d’endorphines pourrait provoquer une sensation intense de bien-être.

Cependant, ces explications posent également des problèmes. En effet, on peut s’attendre à ce que l’activité cérébrale intense et incontrôlée se traduise par des expériences folles et chaotiques, un peu comme dans l’épilepsie, mais les NDE sont généralement des expériences très sereines et bien intégrées bien loin de ce qu’on observe lors d’une «désinhibition», une vague de dépolarisation ou une surstimulation. De même on peut s’attendre à ce qu’une activité cérébrale non contrôlée se traduise par un très large éventail d’expériences différentes, aussi variées et différentes que les rêves. Cependant, comme nous l’avons vu, la majorité des personnes qui signalent cette continuation de la conscience déclarent avoir la même expérience fondamentale (les récits sont très souvent les mêmes).

Un autre point est que, subjectivement, les expérienceurs rapportent que les NDE sont beaucoup plus réelles que la conscience normale, très éloignées et bien plus lucides qu’un rêve ou une hallucination.

Si vous souhaitez explorer plus avant cette dépolarisation cérébrale lors de dégats sévères du cerveau (anoxie, AVC, et même aura de migraine…), les études ont été nombreuses, en voici quelques unes :

Detecting Cortical Spreading Depolarization with Full Band Scalp Electroencephalography: An Illusion?

How spreading depolarization can be the pathophysiological correlate of both migraine aura and stroke.

Impaired neurovascular coupling to ictal epileptic activity and spreading depolarization in a patient with subarachnoid hemorrhage: possible link to blood-brain barrier dysfunction.

Inverse neurovascular coupling to cortical spreading depolarizations in severe brain trauma.

Neuroscience and Brain Death Controversies: The Elephant in the Room

Terminal spreading depolarization and electrical silence in death of human cerebral cortex

The role of spreading depression, spreading depolarization and spreading ischemia in neurological disease.

Une production cérébrale proche de celles déclenchées par certaines substances?

Le cerveau est le plus grand producteur de substances psychoactives au Monde! Laurent Kharila, addictologue, dit que le cerveau est le plus grand dealer… La kétamine et la psilocybine sont deux substances capable de provoquer des expériences mystiques et de décorporation mais les témoignages de personnes ayant vécu ces expériences sous substances et des NDE disent bien que leurs hallucinations qui présentent des éléments similaires à ceux des NDE, sont très différentes et très inférieures à ce qui est vécu lors d’une NDE.

Les régions cérébrales impliquées dans les EMI et OBE


La compréhension des régions cérébrales impliquées dans les Expériences de Mort Imminente (EMI) et les Expériences Hors du Corps (OBE) est un domaine de recherche complexe et en évolution. Les EMI et les OBE impliquent des états de conscience altérée, et plusieurs régions cérébrales ont été suggérées comme étant impliquées dans ces phénomènes. Voici quelques-unes des régions cérébrales qui ont été étudiées en relation avec les EMI et les OBE :

Le cortex préfrontal et les lobes temporaux

Des études d’imagerie cérébrale ont montré que certaines parties du cortex préfrontal et des lobes temporaux peuvent être impliquées dans les expériences de dissociation, qui sont souvent associées aux EMI et aux OBE. Ces régions sont impliquées dans le traitement de l’information sensorielle et dans la construction de la perception de soi.

Le cortex pariétal

Le cortex pariétal joue un rôle crucial dans la perception de l’espace et du corps. Des expériences de sortie hors du corps peuvent être liées à une désintégration temporaire de la perception corporelle, ce qui a été associé à des dysfonctionnements du cortex pariétal.

Le système limbique

Le système limbique est impliqué dans le traitement des émotions et des expériences émotionnelles. Certains chercheurs ont suggéré que les EMI pourraient être liées à une hyperactivité du système limbique, entraînant des expériences intenses et émotionnelles.

Le cortex cingulaire antérieur

Le cortex cingulaire antérieur est impliqué dans le contrôle cognitif et émotionnel, ainsi que dans la conscience de soi. Des études ont montré des changements dans cette région cérébrale pendant les EMI et les OBE.

Le tronc cérébral

Le tronc cérébral régule de nombreuses fonctions automatiques du corps, y compris la conscience et la perception. Des expériences de sortie hors du corps pourraient être liées à des dysfonctionnements dans cette région.

Il est essentiel de noter que la recherche sur les EMI et les OBE est encore en cours, et il n’y a pas de consensus définitif sur les régions cérébrales spécifiques impliquées dans ces expériences. De plus, les expériences de sortie hors du corps peuvent être déclenchées par une variété de facteurs, tels que des situations de stress intense, des troubles médicaux ou psychiatriques, ainsi que des pratiques spirituelles ou de méditation.

Les progrès dans l’imagerie cérébrale et la recherche neuroscientifique pourraient nous aider à mieux comprendre ces phénomènes mystérieux à l’avenir. Cependant, il est essentiel de garder à l’esprit que les EMI et les OBE sont des expériences subjectives et complexes qui peuvent être influencées par de multiples facteurs, et qu’une approche multidisciplinaire est nécessaire pour les étudier de manière approfondie.

Théorie de la dissociation cérébrale


Selon cette théorie, les EMI et les OBE pourraient être le résultat d’une dissociation cérébrale, où certaines régions du cerveau se désynchronisent ou fonctionnent de manière indépendante. Cela pourrait conduire à une perturbation de la perception de soi et du corps, donnant lieu à des expériences de sortie hors du corps. Des études d’imagerie cérébrale ont montré des altérations de la connectivité fonctionnelle entre les régions du cerveau pendant les EMI et les OBE, soutenant ainsi cette théorie.

Les études d’imagerie cérébrale et leur contribution à la compréhension des EMI et OBE soutiennent la théorie de la dissociation cérébrale comme mécanisme potentiel sous-jacent.


La théorie de la dissociation suggère que les EMI et les OBE pourraient être le résultat d’une dissociation cérébrale, où certaines régions du cerveau se désynchronisent ou fonctionnent de manière indépendante. Cette désynchronisation pourrait entraîner une séparation entre la perception de soi et du corps physique, donnant lieu à des expériences de sortie hors du corps. La théorie de la dissociation propose que ces expériences pourraient être des produits d’une conscience altérée plutôt que des expériences réellement vécues au-delà du corps physique.

Il est important de souligner que ces théories ne sont pas mutuellement exclusives, et qu’il est possible que plusieurs facteurs interagissent pour provoquer les EMI et les OBE. La nature complexe et subjective de ces expériences rend difficile de parvenir à une explication définitive. La recherche continue dans les domaines de la neurobiologie, de la psychologie et de la philosophie de l’esprit nous aidera à mieux comprendre ces phénomènes énigmatiques de la conscience humaine.

Cas troublants

Certains cas (mal documentés sur le plan scientifique car il n’existe pas à ma connaissance de publication dans des revues à comité de lecture) restent en dehors de toute explication neurophysiologique, comportant notamment des récits de choses vues par la personne durant sa NDE, parfois en dehors de la salle où elle se trouve, corroborés après l’expérience par des témoins extérieurs. Ces corroborations, dont les exemples sont nombreux, évoquent la possibilité de sortie du corps par la conscience (l’âme). Certains médecins comme Pim Van Lommel, un cardiologue néerlandais ayant publié dans le Lancet à propos de Near Death Experiences lors d’arrêts cardiaques, estime que les exemples de corroborations sont tellement nombreux que le cerveau doit être un émetteur récepteur de la conscience de l’individu dans le corps, mais que cette conscience existe en dehors du cerveau. Il cite l’exemple du Cloud qui contient les données mais ne peut être accessible qu’au moyen d’un téléphone ou un ordinateur.

Parmi les nombreux exemples, une personne aurait vu une chaussure sur le toit de l’hopital, retrouvée ensuite, une autre a vu un brancardier lui voler un bijou croyant qu’elle était décédée ; un autre aurait vu une infirmière poser son dentier sur un chariot, et alors qu’il ne le retrouvait plus dans le service après son expérience, croisant l’infirmière lui a demandé où elle l’avait rangé ensuite ;  Pam Reynolds, en hypothermie et circulation extracorporelle pour une ablation d’anévrysme cérébral, dit avoir observé la procédure chirurgicale et aurait été capable de décrire avec précision l’instrument chirurgical utilisé, un autre patient en cours d’intervention aurait lu la plaque de la marque de la table d’opération et l’aurait relaté au chirurgien. Dans un cas rapporté par le Dr John Lerma en 2007, un homme de 82 ans a eu une EMI dans laquelle il dit avoir flotté hors de son corps dans la salle et il a vu une pièce de monnaie datée de 1985 a-t-il précisé, sur le coin droit du moniteur cardiaque situé en haut du mur. Après sa réanimation, il a l’a signalé au Dr Lerma. Ce dernier a demandé un escabeau et a effectivement trouvé la pièce de 1985 sur le moniteur…

Une étude scientifique s’est quant à elle intéressée à la rencontre avec des personnes décédées lors de NDE

On peut aussi citer des visions d’événements lointains aussi divers que la grand-mère d’un patient ayant eu une EMI et décrivant qu’il l’a vue se mettre à fumer chez elle, un autre patient voyant sa femme et sa fille discutant de la prise de boutures d’un arbre dans une cour d’hôpital ou encore la description avec des détails d’une amputation de la jambe dans une salle d’opération voisine…

Ces corroborations suggèrent que les NDE pourraient inclure le contact avec la réalité, même sans fonctionnement cardiaque ou cérébral normal, et même au dela de ce dont nous sommes capables lorsque notre corps fonctionne normalement!

Comme si nos 5  sens, dont on sait qu’ils sont limités (nous n’entendons qu’une petite partie des sons, ne voyons pas les UV, les infrarouges, les rayons X…), et notre corps, ne nous donnaient accès qu’à une partie du Monde qui nous entoure et que les OBE étaient l’occasion de voir au-delà du corps.

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